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Visite au CNES
Il y a eu une réunion au CNES pour SVOM la semaine dernière.
Le CNES impose des contraintes de développement (mais moins que l’ESA) du fait du logiciel embarqué, en particulier. Parmi les bonnes pratiques de développement, la gestion des exigences est vérifiée par une équipe dédiée, en utilisant l’outil Reqtify; les exigences sont décrites textuellement dans un document analysé par l’outil. Au CNES, la pratique habituelle est d’extraire la description des exigences d’un document Word en s’appuyant sur les balises de style ! La documentation de la partition scientifique de l’instrument SVOM-MXT étant au format Markdown, il a été décidé d’introduire des balises HTML5 et de les analyser pour extraire les exigences.
L’ensemble du projet est hébergé au CC sous la forge GitLab, et le processus de développement s’appuie sur l’implémentation du framework Scrum par GitLab.
Café LoOPS CoCalc
Un café LoOPS avait lieu hier sur CoCalc. CoCalc est le projet libre qui prend la suite de SageMathCloud, lui-même basé sur Sage, un logiciel proposant des outils mathématiques allant de l’algèbre au calcul symbolique (résolution d’équation), en passant par la théorie des ensemble et la combinatoire.
CoCalc intègre des notebooks JuPyTer, document LaTeX, et hébergé en ligne. L’intégration d’outils Dropbox, Owncloud, Google docs est possible. Un terminal intégré dans l’interface web pour manipuler les fichiers semble particulièrement pratique.
Une version payante permet d’accéder à des ressources complémentaires (RAM, processeurs, accès réseau, etc.). Le problème de la limitation d’accès réseau est lié au fait que la plateforme a été piratée rapidement. Ils ont répondu en fermant l’utilisation (payer quelques euros pour accéder au réseau).
Une discussion débute sur la difficulté à faire une authentification actuellement sans passer par des acteurs privés (GAFAM, Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Le passage par ces entreprises pose problème car elles ont pour modèle économique la revente d’informations privées (l’affaire Cambridge Analytica le rappelle).
Cependant, des acteurs publics ont prouvé que les entreprises ne sont pas les seuls capable de mettre en place un système efficace. Par exemple, le réseau d’authentification de l’ESR eduroam permet de s’authentifier au niveau européen dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Dans le cas de CoCalc, une authentification ne suffit pas à éviter le piratage puisqu’il n’est pas possible de prévoir ce que va faire un utilisateur. Les authentifications basées sur l’identité réelle peuvent cependant diminuer le risque d’usage malveillant.
Il existe néanmoins un certain nombre d’alternatives pour l’installer soi-même, ou au sein d’une Université sans utiliser l’interface web. Un problème subiste : comment mettre en place un système de certification/authentification fiable et robuste?
Journée Meson
Une journée autour de l’outil de compilation Meson aura lieu le 13/4/2018.
Les dernières versions de Meson permettent d’obtenir un niveau de fonctionnalité équivalent à celui d’autres outils. Ainsi, Xorg 1.20 proposera le même niveau de fonctionnalités quand on compile avec Meson que quand on compile avec autotools.
RGPD et données ouvertes
Un nouveau règlement européen, le Référentiel Général de Protection des Données (RGPD) entre en application le 25 mai 2018. Il cadre la protections des données en Union Européenne en remplaçant la directive de 1995.
Les conditions d’utilisation doivent être raisonnables (adieu les conditions de 20 pages). Les données bénéficient aussi d’un droit de propriété intellectuelle renouvelables pour 15 ans à chaque traitement.
Par ailleurs, et sans lien avec le RGPD, les données de la recherche doivent être accessibles aux concitoyens, sous réserve d’exceptions.
Ces données concernent les données elles-mêmes, les articles (si financés avec plus de 50% de fonds publics), les codes sources. La mise à disposition de ces données doit se faire, sauf exception. Concernant les données de la recherche en physique, cela ne concerne pas la grande partie des citoyens, mais cela peut intéresser des entreprises faisant dans l’analyse de données par exemple.
La mise à disposition de ces données part du principe que le citoyen payeur doit avoir accès aux données. C’est aussi un moyen de faciliter la vérification des articles publiés. Des études ont montré que les articles publiés, tout domaine confondu, sont rarement reproductibles (les sciences humaines et sociales ne sont pas les plus concernées comme on le pense souvent).
SciHub et accès aux publications scientifiques
Le site SciHub permet l’accès aux publications sans passer par les droits d’accès demandés par les maisons d’édition. Ce site kazakhe est décrié par lesdites maisons d’édition, qui remettent en questions sa légalité. La justice française n’a pour l’heure pas rendu de décision allant dans ce sens. Les maisons d’édition faisant leur possible pour empêcher l’accès à ce site, il est principalement publié à travers TOR.
D’autres moyens d’accéder aux publications scientifiques existent ). La liste accesouvert@groupes.renater.fr s’intéresse au sujet de l’accès ouvert en général.
Le collectif Couperin qui négocie de manière coordonnée les tarifs d’accès aux publications scientifiques a récemment pris la décision de ne pas se soumettre aux conditions du groupe SpringerNature, ce qui signifie qu’a priori, les chercheurs publics n’auront plus accès par leur établissement à ces publications.
Cela rejoint la problématique de science ouverte, et l’accès à tous aux données de la recherche pour pouvoir vérifier les résultats obtenus, les critiquer, et les utiliser pour développer la science (dans son sens complet, donc comprenant les sciences humaines et sociales, et donc les arts lettres et langues). Actuellement, un déplacement des frais a été constaté avec l’accès ouvert, ce sont désormais non plus les lecteurs mais les auteurs qui paient pour que les publications soient accessibles, ce qui pose d’autres soucis (éthiques entre autres).
Une grande partie des revues sont passées sous la coupe de deux maisons d’éditions internationales (SpringerNature et Elsevier) qui négocient de manière opaque les frais d’accès pour les institutions. Des établissements comparables peuvent payer des sommes très différentes pour accéder aux mêmes ressources. Les revues qui sont gérées par ces éditeurs ont été cédées par les chercheurs qui souhaitaient se défaire de cette charge administrative (et sans doute mal ou pas valorisée par leurs institutions).
Si des disciplines comme les mathématiques sont devenues rapidement indépendantes des éditeurs, et que la physique a suivi, c’est cependant plus difficile dans d’autres disciplines pour lesquelles il n’existe que des éditeurs privés.
En France, deux articles qui diffèrent dans leur forme de manière raisonnable sont considérés comme deux articles différents, donc une version d’article avant impression peut être publié sur sa page web sans violer une clause d’exclusivité sur l’article lui-même.
Il est rappelé que les clauses illégales ne s’appliquent pas en France (mais le reste du contrat s’applique). Ainsi, une clause qui donne ses droits inaliénables (non patrimoniaux, c’est-à-dire le droit d’être cité comme auteur, de décider de la publication initiale, etc.) de propriété intellectuelle à un éditeur ne vaut rien au sens où le ou les auteur·s disposent de ce droit à vie. Par ailleurs, les droits patrimoniaux appartiennent habituellement à l’employeur et non à l’auteur, mais une exception existe pour les chercheurs, qui restent propriétaires de ces droits pour les articles. Pour les données les droits appartiennent a priori à l’employeur.
Métiers de l’informatique IN2P3
Une première réunion a eu lieu, assez houleuse. Des priorités nationales doivent être prises par le groupe de travail, elles devraient servir à négocier les postes face aux DU.